Territoire et climat, le GREC en Île-de-France
Une étude financée autour du changement climatique par le CNRS et soutenue par la Région Île-de-France démarre pour ces 14 prochains mois. Elle sera menée par le GREC francilien, un groupe pluridisciplinaire d’experts scientifiques.
L’objectif ? Appréhender le changement climatique, la perte de la biodiversité sur le territoire francilien et les besoins scientifiques associés.
C’est dans le cadre d’une mission interdisciplinaire du CNRS financé à hauteur de 18 K€ que le projet du GREC s’amorce. Ses missions sont claires : expliquer scientifiquement les changements climatiques en Île-de-France et anticiper les évolutions à venir au cours du 21e siècle pour la région. Simultanément il s’agira de s’assurer que les besoins en matière de connaissances scientifiques soient identifiés et que les déficits éventuels soient rendus explicites.
Un groupe au service des acteurs et des élus du territoire
À l’issue de la COP régionale en septembre dernier, le conseil régional a lancé la première étape de la révision du schéma directeur de la région Ile-de-France (Sdrif).
Les élus régionaux ont voté le lancement d’une consultation des Franciliens pour « l’aménagement d’une Île-de-France ZAN (zéro artificialisation nette), ZEN (zéro émissions nettes) et circulaire à l’horizon 2040 ».
Le Conseil Régional pilotera les échanges avec les élus locaux et fera appel au groupe régional d’études sur les changements climatiques (GREC). Ses experts devront notamment déterminer les impacts environnementaux de ce changement sur le territoire, avec une projection jusqu’en 2100.
« L’idée de créer ce groupe a germé il y a déjà plus d’un an entre collègues spécialistes du climat et de l’environnement, explique Nathalie De Noblet-Ducoudré, chercheuse au Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement (LSCE). Selon les régions et leurs caractéristiques, le changement climatique et la perte de la biodiversité se manifestent différemment ». En effet, en Île-de-France, on a affaire à une zone urbaine et péri-urbaine avec ses spécificités.
« Il s’agira pendant ces 14 mois de réaliser des enquêtes de terrain auprès des acteurs de l’Île-de-France autour de leur appréhension du changement climatique. Nous devrons également analyser la bibliographie existante autour de la région ou de terrains présentant les mêmes particularités, et en constituer une synthèse ». Le travail se poursuivra ensuite, au-delà de cette mission.
« La perte de la biodiversité et la manifestation du changement climatique sont des thématiques corrélées, précise Nathalie De Noblet-Ducoudré. De fait, la transition climatique et la transition écologique sont étroitement liées ». Les politiques d’aménagement des territoires devront s’adapter dans les années à venir, en prenant en compte les données produites par le GREC. Le GREC en outre permettra de créer les conditions d’un veille permanente des besoins scientifiques franciliens en matières de recherches sur le changement climatique, ses impacts, et leur atténuation en Île-de-France.
La question du changement climatique et de ses conséquences se pose au niveau mondial. Mais en faire connaître les enjeux sur son propre territoire, tel que son lieu d’habitation par exemple, permet une meilleure prise de conscience.
Robert Vautard, directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL), Luc Abbadie, directeur de l’Institut de Transition Environnementale (ITE) sont les porteurs de ce groupe et le comité scientifique est fortement pluridisciplinaire avec la participation de l’Université Paris-Saclay notamment par la présence de Jane Lecomte, vice-présidente chargée du développement soutenable. Michel Ramonet et Nathalie De Noblet-Ducoudré, chercheuse et chercheur au LSCE et Jean-Paul Vanderlinden en font également partie, ainsi que de nombreux autres chercheurs et chercheuses de Sorbonne Université et l’Université Paris-Saclay.