Publication: «Révision de l'Atlas de sensibilité du plan POLMAR du littoral CORSE»

Evaluation spatialisée en unités monétaires et physiques des services écosystémiques marchands et non marchands

Hervé THEBAULT, Mateo CORDIER, Bénédicte RULLEAU, Thomas POITELON

ABSTRACT

La Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) de Corse a souhaité réviser l’atlas de sensibilité du plan POLMAR-Terre pour le littoral des deux départements de la Corse. C’est un élément technique important du plan POLMAR (POLlution MARitime). L’atlas de sensibilité du littoral présente un inventaire des zones sensibles. Cet atlas à vocation opérationnelle vise à fournir aux autorités et aux services d’intervention un outil d'aide à la décision leur permettant d'identifier rapidement les zones vulnérables et de dégager les priorités d'intervention en cas d’accident avec un risque de pollution. Cet atlas constitue aussi une évaluation spatialisée en unités monétaires et physiques des services écosystémiques marchands et non marchands du littoral corse (Tableau 1 ci-dessous).

La méthodologie développée dans ce rapport consiste à quantifier la sensibilité du littoral suivant des critères géomorphologiques, écologiques et économiques. Ces valeurs sont ensuite traduites en indices de sensibilité spatialisés rendant l’information lisible pour les gestionnaires de crises.

Nous avons évalué la sensibilité géomorphologique du littoral en combinant le degré de confinement et la nature de la côte. Avec cette approche, les golfes profonds comprenant des zones sableuses et des côtes rocheuses basses apparaissent comme les plus sensibles.

Nous avons évalué la sensibilité écologique de la zone côtière proche en combinant la proportion des mesures de protection et celle des biocénoses benthiques patrimoniales. Avec cette approche, les zones marines où l’herbier de Posidonies est très étendu et qui font l’objet d’un empilement de mesures de protection apparaissent comme les plus sensibles.

La sensibilité économique est quantifiée à l’aide de trois critères : l’évaluation monétaire par les Chiffres d’Affaires (CA) pour les usages marchands du littoral, l’évaluation monétaire par le Consentement A Payer (CAP) pour les biens et services non marchands à l’aide une évaluation contingente et l’évaluation en unités physiques de certaines activités économiques non monétarisées.

Les zones d’Ajaccio, Bastia, Aleria, Porto-Vecchio et Calvi sont identifiées avec une forte sensibilité économique. Il faut noter que ces résultats sont fortement influencés par les CA de l’hébergement et de la restauration. La zone de Belgodère au contraire apparait sur presque toutes les cartes dans la classe de sensibilité la plus faible.

Tableau 1. Usages du littoral corse par les activités humaines et correspondance avec le système de catégorisation des services écosystémiques du Millennium Ecosystem Assessment (2005) et du Cascade model de Haines-Young and Potschin (2010).