Publication : « Convergence de l’adaptation au changement climatique (ACC) et de la gestion des risques de catastrophe (GRC) au niveau territorial »
Auteure : Mélinda Noblet
Les impacts du changement climatique se concrétisent de façon différenciée selon les territoires. Les villes qui concentrent les populations, les activités économiques et actifs clés, sont particulièrement concernées. Les villes côtières le sont d’autant plus qu’elles sont exposées à des risques spécifiques tels que l'élévation du niveau de la mer, les ondes de tempête, l'érosion du littoral et l'intrusion saline.
Dans un premier temps, ce rapport s’attache à retracer l’émergence au niveau international de l’adaptation au changement climatique (ACC) d’une part et de la gestion des risques de catastrophe (GRC) d’autre part. Partant, le processus de convergence de ces deux concepts qui sont devenus des agendas de politique internationale est explicité.
Face aux enjeux majeurs et spécifiques auxquels font face les villes côtières, le rapport s’intéresse à la place accordée à l’échelle locale, à l’urbain côtier, dans la littérature scientifique, dans les documents de politique dédiés et en termes de projets. Il s’agit d’identifier si la convergence amorcée au niveau international s’opère au niveau territorial.
L’analyse se concentre sur quatre pays, deux en Afrique de l’Ouest (Sénégal, Benin) et deux en Asie du Sud-Est (Vietnam, Philippines), et à leurs territoires urbains côtiers.
Malgré les enjeux, l’urbain est faiblement pris en compte dans les politiques et pratiques de l’ACC et la GRC. La transversalité de ces domaines d’action se heurte à des fonctionnements institutionnels en silo. Depuis les années 90, le cadre international de la GRC accorde une place majeure à la prévention des catastrophes. Pour autant, dans les pays, la GRC reste surtout cantonnée à la gestion de crise et considérée comme un exercice de réponse à l’urgence.
L’évaluation du risque climatique, considérée comme le point de départ du processus de convergence entre l’ACC et la GRC est faiblement mobilisée lors de l’élaboration des documents de planification territoriale.
Aussi, les contraintes auxquelles font face les collectivités (institutionnelles, politiques, financières et techniques) freinent les processus de mise en oeuvre. L’engagement des communautés, reconnu aux Philippines en matière de GRC, constitue une piste intéressante mais est encore peu mobilisé dans les autres pays.
A l’issue de cette étude portant sur les territoires urbains, il apparaitrait ainsi fondamental pour une convergence effective entre ACC et GRC au niveau territorial de : renforcer la mobilisation des évaluation des risques climatiques, d’explorer davantage le nexus entre développement, adaptation et gestion des risques de catastrophe ainsi que l'implication des communautés. Une approche par la résilience, en milieu urbain, et le développement d'outils d’aide à la mobilisation des acteurs et à la prise de décision à l’échelle locale constituent aussi des axes à approfondir pour faciliter la mise en oeuvre d'une convergence souhaitée entre ACC et GRC.